Depuis près de trois ans l’Europe a initié son enquête Antitrust sur l’attitude de Mountain View dans les résultats de son propre moteur de recherche. Dès le 7 Juillet 2010, quelques mois avant le début de l’enquête à l’encontre des pratiques de Mountain View, Joaquin Almunia commissaire européen chargé de la concurrence est intervenu à Londres, expliquant les enjeux importants d’une régulation de la concurrence dans l’économie numérique, secteur sur lequel se fondent les plus grands espoirs de sortie de la crise économique.
Le 30 Novembre 2010 l’Europe a annoncé officiellement l’ouverture de cette enquête anti-trust pour lever le voile sur les pratiques de Google et prendre des mesures fortes contre son attitude, sur ses pages de résultats naturels et sur le classement des annonceurs de la régie Adwords. Google n’est plus un simple moteur de recherche, il est éditeur de sites et fournisseurs de services. Abuse-t-il de sa position dominante ? Tel est l’objet de cette enquête ouverte il y a déjà 29 mois.
Google semble avoir fait quelques concessions sans pour autant que l’on sache exactement la manière dont elles seront mises en place et si elles profiteront réellement à l’utilisateur et aux petits annonceurs. Des concessions qui aurait été selon Cnet acceptée par l’Europe et devraient être appliquées très vite dans les pages de résultat.
Google lâche du lest
Mountain View à qui il est reproché, entre autres, une certaine opacité quand il s’agit de promouvoir ses propres services, se serait engagé à “labelliser” ses services de manière à montrer plus clairement à l’utilisateur qu’il s’agit de services Google lorsque ceux-ci apparaîtraient dans les résultats de recherche. Sur ce point question neutralité des résultats de recherche, l’Europe n’a rien gagné, cette concession promise par la firme américaine, ne garantirait en aucun cas à l’utilisateur que les résultats au premier plan deviennent plus naturels. D’ailleurs on peut aussi se demander si cette nouvelle contrainte d’affichage, ne permettrait-pas à Google de grignoter encore un peu plus de place au dessus du fold.
Autre concession de Mountain View, le roi du search aurait promis à l’Europe de présenter au moins 3 concurrents au premier plan sur les résultats des requêtes ou apparaîtraient aussi ses propres services. Au delà du fait qu’on ne sait encore rien sur la forme que prendra cet affichage, pas certain que cette deuxième concession soit une victoire pour l’utilisateur. Mettre en avant des concurrents, mais sur quelles bases ? Certes très révélatrice, des difficultés de Google sur le vieux continent, cette mesure ressemble plus à un petit pas pour amadouer l’Europe, là ou le moteur détient sa position la plus dominante, qu’à une véritable promesse d’offrir à l’utilisateur des résultats plus bénéfiques.
On peut doublement douter de l’efficacité de ces mesures pour l’intérêts des utilisateurs, surtout quand on sait qui sont les concurrents et fournisseurs ayant saisi la commission européenne.
Emmenés par leur chef de meute Microsoft, qui s’est déjà illustré par sa campagne Scroogled, souvent montré comme l’hôpital se foutant de la charité, ces pauvres petits concurrents de Google que le moteur promet de mettre plus en avant, ne seront-ils pas finalement que des géants du web ? Pas sûr pour l’instant, mais l’avenir proche nous dira si l’enquête anti-trust menée par l’Europe ne serait pas finalement qu’une chamaillerie de géants, au milieu de laquelle l’utilisateur et les web entrepreneurs modestes n’aurait pas gagné grand chose, si ce n’est le droit de continuer à cliquer pour les uns, et pour les autres de surenchérir pour espérer toujours obtenir un peu plus de visibilité en ligne.
Et encore bien de l’argent gaspillé pour rien, terriblement pathétique cette manie française qui déteint maintenant sur l’Europe de vouloir toujours se méler de ce qui ne les regarde pas.
Google est une entreprise privée et à ce titre elle fait bien ce qu’elle veut sans que nos armée de fonctionnaires inutiles et grassement payée de Bruxelles n’ai leur mot à dire. Si le budget dépenser à agiter les bras contre Google avait servi à lancer un moteur concurrent cela eut été surement plus utile et productif. Libre à chacun d’utiliser le moteur de recherche qu’il veut.
A force de vouloir tout réguler l’Europe se meurt et elle l’aura bien cherché. Pendant que les bras et les blablateurs s’agitent, les compagnies privées bossent pour améliorer leurs produits. Pauvre Europe ):
Salut Vincent et merci pour ton commentaire.
Je te propose un pari, et je suis presque certain que tu vas le relever. Loic Hélias m’a conseillé récemment un super bouquin, Google un ami qui ne vous veut pas que du bien. Je te propose de le lire et de me contacter dans 15 jours pour me dire si tu penses encore exactement la même chose sur cette affaire, ou si ton point de vue a évolué. Chiche ? 😉
Les salaires des élus européens c’est un autre débat. Mais je pense que tu n’as peut être pas pris le temps d’évaluer les risques que sa domination engendre, pas seulement pour les consommateurs, mais pour les libertés d’une manière générale. Si je te propose ce bouquin qui coûte que 16 euros, c’est pas ce que contrairement à Google je suis un ami qui te veut du bien.
Tu penses que Google est chez lui ?
Je te réponds que Google est chez toi, chaque jour plus à son aise, et s’il a déjà le contrôle d’un bonne partie de ta vie numérique, peu à peu ce contrôle tend à devenir total, un tout petit peu plus tard, il contrôlera aussi ta vie offline. Pas convaincu ? lis ce bouquin !
La neutralité du search c’est des enjeux beaucoup plus gros que la seule loi anti-trust ou que le besoin de concurrence pure et parfaite.